OK, je ne vais pas reprendre ici les paroles de la chanson populaire de Claude François. Mais à l'instant précis où j'écris ces lignes, j'ai le sentiment que dans la vie, beaucoup de choses s'en vont, reviennent, repartent puis parfois, reviennent de nouveau. En somme, les cycles du jour et de la nuit sont à l'image de la vie, le soleil laisse place à la nuit, qui à son tour, laisse place au soleil. Un peu comme dans la vie, lorsque le chagrin laisse place au bonheur, puis lorsque le bonheur laisse place aux pleurs, aux angoisses, à la peine et à la déception avant que l'espoir et la joie ne reprennent le dessus.
Mon propos principal en fait, c'est de parler de la reproduction de mes erreurs. Mon père m'a souvent dit que l'on a le droit de faire une connerie mais que l'on n'a pas le droit de faire deux fois la même. En effet, si l'on réitère une connerie, cela signifie que l'on n'a pas tiré d'enseignement de la même connerie que l'on a déjà faite précédemment ou que, pire encore, l'on a fait cette connerie la fois d'avant sans même se rendre compte qu'il s'agissait d'une connerie.
Or, mon problème, c'est que j'ai tendance à faire plusieurs fois les mêmes conneries, alors que je suis parfaitement conscient du fait qu'en c'en était et que juste après, je m'étais juré de ne pas la recommencer. Bon, d'abord, ça s'est produit avec mes accrochages en voiture lorsque j'étais jeune conducteur. Il y en a eu un, surtout du à la fatigue et à l'inattention, puis un autre, du à une vitesse excessive et à un feu grillé, le tout saupoudré d'un certain énervement et de l'impression malheureusement partagée par de nombreux jeunes conducteurs (surtout les hommes d'ailleurs), l'impression que l'on sait conduire puisqu'un inspecteur vous a décerné le permis de conduire et que les accidents n'arrivent qu'aux autres.
Il y a eu également la reproduction des mes erreurs envers ma soeur, les nombreuses brimades et vexations que j'ai pu lui infliger avec des mots, la façon que j'avais de la faire souffrir plus ou moins consciemment, les grosses maladresses que j'ai pu commettre en insinuant fortement que c'était facile de jouer les pauvresses pour se faire offrir des choses alors qu'elle manquait effectivement d'argent et ne demandait rien à personne. A chaque fois, j'ai regretté mes paroles, mais à la longue, il devient trop facile d'exprimer des regrets, ça ne suffit plus. Etre quelqu'un de bien, ce n'est pas faire tout et n'importe quoi et attendre ensuite que les personnes que l'on a fait souffrir vous pardonnent juste parce que vous regrettez vos actes. Les gens appréciables réfléchissent avant d'agir et essaient justement de ne jamais reproduire celles de leurs erreurs qui ont pu faire souffrir autrui.
Il y a encore ces comportements que je dois cesser d'adopter de façon générale, car ils sont préjudiciables à mon entourage ainsi qu'à moi-même, ne serait-ce que parce qu'ils font descendre l'estime que j'ai de moi-même. Il s'agit surtout de ma difficulté à garder pour moi des choses que les gens me confient. Pas mal de personnes se confient facilement à moi, parfois même sans que je ne leur demande quoi que ce soit. Même si je ne vais pas crier sur les toits tout ce que les gens viennent me raconter, je ne peux parfois pas m'empêcher de faire état de leurs confidences auprès de personnes très proches en le faisant évidemment à la condition qu'ils gardent eux-mêmes le secret, ce qu'ils font la plupart du temps. Cependant, le mal est fait à mon niveau et il est donc trop tard.
La dernière catégorie d'erreurs à laquelle je pense, ce sont celles qui sont dues à ma naïveté et qui me font souffrir, moi et uniquement moi. Elles ont été commises dans mes rapports avec les hommes. Evidemment, quand j'étais plus jeune et que j'étais débutant, à chaque rencontre, j'avais le même espoir, l'espoir que cette fois-ci, ce serait enfin le bon, peut-être pas l'homme de ma vie mais au moins celui avec lequel je pourrais vivre une belle histoire, celui qui me permettrait de croire que le bonheur entre deux hommes est possible et que même chez les gays, il y a de la place pour autre chose que les relations uniquement physiques et éphémères. Cette erreur, je l'ai reproduite des dizaines de fois même si inconsciemment, avec le temps qui passe et les échecs qui se multiplient, on essaie de se blinder un minimum et de ne plus trop se faire d'illusions, sans pour autant cesser totalement d'espérer.
Dans cette catégorie, la dernière erreur que j'ai commise a été de croire deux fois que le même gars avait changé d'avis et avait fini par ressentir des sentiments amoureux pour moi. Déjà il y a 3 mois, le manège s'était produit, version on se rencontre par Meetic, la nuit se passe bien, je crois ressentir une affinité, quelque chose de différent qui dépasse la simple attirance physique avec une réciprocité que je crois percevoir. Finalement, à la seconde rencontre, j'apprends qu'il est maqué, je tombe de haut et me relève tant bien que mal. Quelques semaines plus tard, j'apprends qu'ils ont rompu, je me dis que c'est mon tour et telle une pauvre chose pitoyable, j'espère que je serai le suivant et que je vais tirer profit de cette rupture. Manque de bol, il a besoin de temps, me dit qu'il tient à moi et veut que l'on reste amis. Je le crois non sans espérer qu'il finisse par changer d'avis mais préfère ne pas rester en contact, par crainte de trop souffrir. Il m'envoie un texto par moi, me disant qu'il veut me revoir sans ensuite répondre lorsque je lui écris que je suis d'accord. Ce texto mensuel, c'était assez pour m'empêcher de l'oublier mais pas assez pour me donner bon espoir. Cette semaine, coup de théâtre, sur MSN, il dit vouloir me revoir et m'appelle jeudi soir. Je ne peux décrocher mais le rappelle plus tard et j'apprends qu'il a mis à profit son "délai de réflexion" pour sortir avec un militaire pendant deux mois. Ils sont maintenant séparés. On convient de se voir jeudi de cette semaine, et à nouveau, mon espoir renaît, forcément. Je me sens mieux, plus optimiste, je vois de nouveau un sens à ma vie. Ce soir, un chat sur MSN m'a à nouveau enlevé toutes mes illusions. Il me ressert le même discours qu'il y a 3 mois, qu'il a besoin de temps, qu'il tient à moi et souhaite que l'on soit amis, qu'il ne veut pas reproduire les mêmes erreurs, qu'il est sensible et qu'un rien le touche (et moi dans tout ça, qu'est-ce que je suis, quelle est ma place??). Il me reproche d'être binaire, de ne pas connaître la demie-mesure mais je ne pense pas qu'en matière de sentiments, ce soit nécessairement un défaut, même si cela fait souffrir.
Ce qui m'énerve le plus, c'est lorsqu'il m'écrit qu'il espère que je trouverai un mec bien qui saura prendre soin de moi. Je déteste ce genre de fausse compassion qui n'a d'autre but que d'atténuer un certain sentiment de culpabilité. Il me dit que je ne le comprends pas et qu'il est peiné pour lui et par ma réaction. Le pire dans tout cela, c'est qu'ensuite, il finit par m'écrire que l'on ne se verra pas et je me retrouve dans la position d'infériorité de celui qui cherche à convaincre l'autre du bien-fondé d'une nouvelle (la dernière) rencontre. Je déteste ça, d'autant qu'en y réfléchissant, je me demande si à force d'étre seul, c'est de lui dont je suis amoureux ou si c'est de l'idée d'être avec quelqu'un. Cette réflexion m'a conduit à lui proposer en dernier ressort une rencontre pour clarifier mes sentiments envers lui, lui expliquant que je veux pouvoir rester ami avec lui s'il s'avère que mes sentiments envers lui ne sont pas tels que je l'avais cru au départ. Je n'ai pas reçu de réponse mais ce qui est certain, c'est que l'on ne se reverra pas jeudi et même que l'on ne se reverra peut-être jamais. Si finalement, je suis vraiment amoureux de lui et qu'il ne me recontacte que pour me proposer une amitié, je souffrirai sans doute moins en n'ayant plus de nouvelles de lui.
Bref, ça s'en va et ça revient mais ça n'est pas vraiment fait de tout petits riens. Si seulement j'étais aujourd'hui en mesure de chanter cette superbe chanson d'Edith Piaf: "Non, rien de rien, non, je ne regrette rien........"